Planche VII: maniaque
29 juin 1813. A son entrée à l'hospice de la Salpetrière, mad. A... est d'une maigreur extrême, sa peau est très-brune, sa loquacité continuelle, son délire s'étend à tout, elle a des hallucinations nombreuses, dit des injures, fait des menaces, donne des coups; la malade casse tout ce qui tombe sous ses mains, déchire ses vêtements, reste nue, se roule par terre, chante. danse, vocifère, rejette les aliments qu'on lui présente, l'insomnie et la constipation sont opiniâtres. La maigreur, la couleur basanée de la peau, la contraction des muscles de la face, le front plissé sur les yeux, les commissures des lèvres convulsivement relevées, les yeux caves, souvent injectés et hagards, le regard animé quoique louche, donnent à la physionomie de cette maniaque un caractère qui exprime parfaitement le désordre et l'excitation de ses idées et de ses affections. Juillet, mème état. Bains tièdes et prolongés. Août, douches froides pendant que la malade est dans un bain tiède; quelquefois sommeil après le bain, mais pendant la nuit cris, chants, constipation. La planche VII représente la femme qui fait le sujet de l'observation ci dessus; la pose contenue par la camisole, les efforts des bras pour se débarrasser d'un vêtement incommode, le mouvement du pied droit qui s'apprête à frapper, les cheveux hérissés, l'état convulsif des sourcils, des lèvres et de la peau du front ramenée en plis vers la racine du nez, la maigreur, le teint hâlé; tout exprime dans cette femme le plus haut degré de la perturbation de l'intelligence et des affection, en mème temps que la fureur la plus violente. |