Planche XII: aliéné en démenca
Dans les courtes périodes de lucidité, M. 0.... cause volontiers et gaiement; l'interroge-t-on sur ce qui se passe en lui, dans la période de stupeur : « Dans cet état, dit-il, mon intelligente est nulle; je ne pense pas, je ne vois et n'entends rien; si je vois, si j'apprécie les choses, je garde le silence, n'ayant pas le courage de répondre. Ce défaut d'activité dépend de ce que mes sensations sont trop faibles pour qu'elles agissent sur ma volonté » Une chose remarquable chez ce malade, c'est son excessive répugnance à parler de sa maladie. Le questionne-t-on sur ce sujet, il élude les réponses; s'il répond, il est laconique et détourne la conversation; si on s'obstine, il se tait, baisse la tête et retombe dans la stupeur ou bien il quitte les questionneurs sans rien dire. Ce malade a passé l'hiver et une partie du printemps dans ces alternatives d'agitation et de stupeur. Il a été ramené au sein de sa famille, où, après deux mois d'essai, l'on a été forcé de le reconduire à Charenton, où il est rentré le 9 août 1837. dans un état de stupeur complète. Ce n'est pas là un cas de simple démence, car le malade, quoiqu'en apparence insensible à ce qui se passait autour de lui, n'était cependant pas dépourvu d'intelligence et il avait une grande force de volonté. On voit sur sa physionomie l'expression de quelques sentiments, ce qui n'a pas lieu dans la démence complète (planche XII). Il y avait chez lui résistance obstinée à faire ce que l'on désirait de lui. J'ai vu plusieurs aliénés qui, se trouvant dans un état semblable, étaient très-dangereux et qu'il était nécessaire de surveiller exactement, parce que sortant par intervalle de leur habituelle torpeur, ils tentaient de se livrer aux actes les plus funestes. |